Robert Arnoux, voyageur de l'intemporel
Robert Arnoux croit en une forme d'universalité qui transcende les frontières et les univers; c'est pour cela qu'il inscrit son aventure artistique dans un continuum, puisant aussi bien dans l'art rupestre, l'art égyptien que dans l'art roman, le gothique, l'art sacré et l'art actuel. Il " communie " avec le roi Salomon et la reine de Saba, les vierges à l'enfant, et les fresques de Fra Angelico. Si sa filiation artistique le rapproche de Moore et Brancusi, c'est aussi un admirateur fervent de grands sculpteurs contemporains, tels Christian Lapie, Denis Monfleur, Jaume Plensa et Florence de Ponthaud-Neyrat..... Robert Arnoux aboutit à l'ascèse et à l'épure faisant fi de toute époque et de tout enfermement pour cheminer vers l'élévation. Aussi ses statues sont-elles vigies, figures de proue, âmes chevillées au corpus de la pierre et de la chaux et au corps de la passion... Vierges blanches ou noires, totems hiératiques face aux tornades existentielles, elles défient le temps. Certaines statues vivent avec d'étonnantes scarifications qui sont autant de " cicatrices " sur une " peau " faussement lisse; d'autres sont habillées somptueusement de mica, de corindon, de phosphorescence.
Ainsi le couple, l'amour paternel et maternel, l'amour de la nature, l'amour au monde et l'amour divin, sont-ils embrassés dans un même élan pour mieux nous embraser.
Les amants de Sebourg, le baiser, la promenade, ... S'installent dans les jardins dont elles font leur demeure naturelle, comme si elles vivaient depuis toujours et pour toujours.
Ce qui relie l'artiste à la nature s'exprime également par sa technique de fresque sublimant les captations de lumières, différentes à chaque heure. A la nuit tombante, certaines statues sont nimbées d'une lumière quasi surnaturelle; au solstice d'été, elles irradient de blancheur. Les terres naturelles, chaux, poudre de marbre, utilisées par l'artiste, se transforment en calcaire polychrome et accentuent ce rapport tellurique de l'artiste avec l'environnement d'autant plus que les statues n'ont pas de socle.
Sans cesse, Robert Arnoux repousse les limites du regard pour nous emmener ailleurs. Son oeuvre qui invente un autre monde pour le futur, est la métaphore de ce que pourrait être la vie sur terre.